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18 septembre 2022 7 18 /09 /septembre /2022 13:00

Le château et la Manufacture de soie

Le plan des installations en 1862, en rouge, sous le château, le long de la route du Thovey menant à Cons-Ste-Colombe, à cheval sur le biel de la fontaine (en bleu).

 

L'installation de la Manufacture est réalisée le long de la route d'Albertville construite entre 1818 et 1824, directement sous le château, sous la route du Thovey menant à Marlens.

Cette installation s'est faite dans les années 1827-1828.

Le plan de 1945 met en évidence la proximité de la Manufacture de soie avec le château qui était un hôpital militaire belge en 1918, un lieu d’hébergement des ouvrières en 1922, une colonie de vacances pour enfants juifs en 1942, et enfin deviendra un internat d’enfants en centre éducatif et professionnel.

 

Les mentions successives du Couvent des Annonciades

En 1807, le préfet de Haute-Savoie De Verneilh décrit l'établissement des  MM. Duport, mais il fait un amalgame entre les deux cousins Jean Pierre Duport d’Annecy (1749-1820) et Jean Pierre Duport le jeune de Faverges (1756-1822).

-  Henri De VERNEIHL - 1807  -

[in Statistique générale du département du Mont-Blanc – Préfet De Verneilh - 1807]

Le préfet de Haute-Savoie De Verneilh décrit, pour l'exposition de 1808, l'établissement des frères Jean et Dominique Duport d'Annecy, en expliquant qu'ils ont envoyé leurs ouvriers se perfectionner dans l'art de faire fonctionner les métiers, dans

l’ancien couvent des Annonciades de Chambéry …

qui est un lieu de formation et de perfectionnement, et non le lieu de production de tissus de la fabrique de Faverges.

Il est facile d'imaginer que l'on ait compris, sans réfléchir évidemment, que si l'un a bâti sa manufacture dans l'ancien couvent de Sainte-Claire à Annecy, l'autre Jean Pierre Duport a construit le sien dans l'ancien couvent des Annonciades ... … ... à Faverges, puisque la Manufacture de Faverges est ... ... ... à Faverges !

L’erreur se perpétue d’année en année, de propriétaire en propriétaire qui, de toute évidence et sans que cela soit un reproche, se contente de rappeler ce qui a été écrit auparavant, sans chercher d'autre vérité… tel un guide du patrimoine qui se contente de répéter sans aucune recherche personnelle.

-  Hans  STÜNZI  -  1922  -

[in "Discours d'Hans Stünzi" lors de l’inauguration de son château ouvrier – 1922]

Germaine VEYRET-VERNET, géographe, est une des premières femmes professeure d’université, elle est aussi à l’origine de la création de l’Institut de géographie alpine.
Elle confond les informations du préfet De Verneihl en prenant le lieu de formation des ouvriers pour leur lieu de travail, en citant "un couvent désaffecté".

-  Germaine VEYRET-VERNET  en  1942  -


[in "L’industrie de la soie dans les Alpes du nord – 1942]

Jean Bernard CHALLAMEL, professeur au collège de Faverges, reprend la confusion du préfet De Verneihl concernant la manufacture de coton qui se situe à Annecy, ainsi que les termes mêmes erronés "ancien couvent des Annonciades".

-  Jean Bernard CHALLAMEL  -  1981  -


[in "Histoire des communes savoyardes – Tome III – édition Horvath - 1981]

L’erreur se perpétue d’année en année, d’universitaire en universitaire  …

-  Guy TONIN en 1993  -

[in "Six siècles de Papeteries savoyardes – Guy Tonin – 1993]

L’erreur se perpétue d’année en année, d’exposant en exposant …

- Albert RAMELLA-PEZZA - 1995  -

[in "Exposition à l’ouverture du bâtiment de la Communauté des communes du Pays de Faverges – env.1995]

L’erreur se perpétue d’année en année, d’étudiant en étudiant …

-  Catherine BRUN  -  1995  -

[in "Thèse de Catherine Brun" rédigée chez des Archéologues – env.1995]

Encore très récemment dans un colloque, montrant ainsi que tous les auteurs, de l’universitaire au simple membre d’une association d’archéologie, se copient les uns les autres, sans jamais revenir aux sources …

-  Jean Luc Berthallet  -  2013

[La Soierie à Faverges in "Le pays de Faverges, une terre industrielle – SSHA n°25 - 2013]

De la nécessité de revenir au passé

Il n’existe qu’une façon de trouver le véritable lieu où a été construite la Manufacture de mousseline, de coton puis de soie à Faverges, c’est de remonter à l’origine des plans de la commune.

1°) La mappe de 1738  est le premier témoignage indéniable, de plus le plus facile à trouver. Il ne montre aucun bâtiment à l’endroit d’implantation, sous le château, entre la route du Thovey et la route d'Albertville (cette dernière est d'ailleurs simulée par deux traits parallèles aisément identifiables).

Donc, il n’existait aucun Couvent des Annonciades à cet endroit.

2°) Le suivi de l'achat des propriétés

L’héritage de Jean Pierre Duport passe à son gendre Nicolas Blanc, directeur de l'usine, qui achète des propriétés autour du château mais également dans la plaine au-dessous.
- En 1822, à la mort de Jean Pierre Duport, Nicolas Blanc possède les propriétés en vert clair :

Les ateliers de la Fabrique de soie seront construits sur les parcelles 313 à 366, entre le château et la route provinciale d'Annecy à Albertville (matérialisées en plus clair).

3°) En 1850, le baron Nicolas Blanc possède les propriétés en vert clair et vert foncé, dont les parcelles n°350 à 362 sur lesquelles il a pu construire la Manufacture vers 1827-1828, sous le château.

Il s'est de plus beaucoup agrandi de l'autre côté de la route d'Albertville où il a fait bâtir sa maison, l’actuel hôtel du Parc, "Le Manoir du Baron Blanc".

 

Le déclin et la fermeture en 1978, puis la démolition

Le plan de 1986 montre un terrain vide de toute construction, entre sa démolition et la construction des nouveaux bâtiments de l’intercommunalité. 

Ainsi, l‘emplacement redevient dans la même configuration où il était du temps de Jean Pierre Duport, fondateur de la manufacture de mousseline, coton puis soie, située dans le château et les anciens moulins des Abbesse et Religieuses de Ste-Catherine du Mont de Semnoz d’Annecy.

 

L’héritage de Jean Pierre Duport

Il ne reste aucun témoignage à Faverges, outre celui de son gendre Nicolas Blanc,

- la rue Nicolas Blanc, au pied du château

 

- l’actuel hôtel du Parc, dénommé aussi "Le Manoir du Baron Blanc", ou "Villa Savioz", du nom de l’ancien maire Eugène Savioz qui l’avait acheté au baron Jules fils de Nicolas Blanc, et même parfois, "la maison Clovis" du nom de Clovis Varay qui s'en est porté acquéreur en 1908.

 

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25 août 2022 4 25 /08 /août /2022 12:23

Vers 1820, pour se rendre à Annecy, il fallait passer par la place de la Croix de Pierre à partir de laquelle s’ouvraient deux voies. Celle de droite permettait d’aller à Viuz sous Faverges et Saint-Ferréol, et celle de gauche à Annecy.

L’ouverture de la place centrale s’est faite sous le roi de Sardaigne duc de Savoie Victor Emmanuel, entre 1818 et 1824, prenant en toute logique le nom de Rue Victor-Emmanuel.

 

Le long de cette nouvelle voie, se sont élevées de nouvelles constructions, dont l’hôpital Alfred-Blanc avec sa chapelle bâtie en 1854, l’année suivant le décès d’Alfred fils de Pierre-Maurice Richard-Blanc (dcd en 1834) et de Sidonie du Peloux. En face, sur la droite, le beau bâtiment de son neveu Mauris Antoine Richard-Blanc, qui deviendra la mairie actuelle. (In "Le journal d’une jeune bourgeoise", de Bernard Pajani)

Au tout début de la rue, sur la droite également, en 1855 a été inaugurée l’ancienne mairie, avec sa place de marronniers permettant aux habitants de s’abriter du soleil lors des jours de canicule. Les seuls habitants du bâtiment étaient l’agent de police François Frachard et son épouse Joséphine, ainsi que le professeur de musique Pierre Bonnet et sa femme Elise couturière. (In "La Musique de Faverges" de Bernard Pajani)

C’est en 1905 que la rue est dénommée Rue de la République et Route d’Annecy. (In "Faverges, son histoire, en 1906", de Bernard Pajani)

 

Sur cette carte postale, seuls deux bacs sont placés sur le trottoir pour faire un peu d’ombre au personnel de l’hôtel en repos ou aux passants qui viennent s’installer un moment sur les bancs.

 

Une glycine allonge son feuillage et ses grappes de fleurs sur les balcons du premier étage. Le nombre de bacs s’est accru et la glycine a pris de l’ampleur, l’été est là !

 

Avant la deuxième guerre mondiale 39-45, les nouveaux propriétaires de l’hôtel de Genève sont les époux Simone et René Lacroix, originaires de Vichy (Allier).

 

Ici, nous sommes toujours avant-guerre, c’est un véhicule hippomobile qui transporte les voyageurs de la gare PLM. Dès 1901, il fallait aller chercher les touristes à la gare PLM en voiture hippomobile. Les gérants formaient le couple Cloppet-Bachollet, conseiller d’arrondissement et maîtresse d’hôtel. Sidonie Serand a été une grande amie de Joséphine Cloppet-Bachollet avec qui elle passait de longues soirées. (In "Le journal d’une jeune bourgeoise", de Bernard Pajani)

 

C’est dans cet établissement qu’était hébergée la famille de Rodolphe et Ruth Moos lorsque la Gestapo est venue les arrêter en janvier 1944, mais en vain. La dénonciation de leur présence n’a pas été couronnée de succès, car l’adjudant Marius Bachet avait eu le temps de faire prévenir la famille. (In "Les sauveteurs de l’ombre", de Michel Germain)


 

[Nota : Les personnes intéressées par l’Histoire de Faverges peuvent acquérir ces livres et bien d’autres encore auprès de l’association qui fait connaître l’histoire locale par ses nombreuses brochures et ouvrages. Se renseigner auprès de l’Office de Tourisme ou directement au siège de l’association 48, chemin de Pré la dame 74210 Faverges 04 50 44 53 76. Site : http://phila.faverges74.over-blog.com]

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14 décembre 2021 2 14 /12 /décembre /2021 12:29
L'Association Histoire et Patrimoine des Sources du lac d'Annecy gâte ses membres durant les fêtes de fin d'année avec un nouvel ouvrage.
"Les Prévost", chirurgiens, notaires, châtelain, prieur de Saint-Ferréol et secrétaire de la commune de Faverges, mais aussi cultivateurs.
Tel est le résultat des travaux des membres du Club qui oeuvrent pour la collectivité des habitants des Sources du lac d'Annecy depuis plus de 43 ans.

Récemment Bertrand Prévot, né à Neuilly-sur-Seine, et qui partage sa vie de retraité entre la région parisienne et le Var, est venu découvrir son ascendance de Haute-Savoie. Il a souhaité enrichir sa connaissance de l'histoire de sa famille pour en rédiger un livre. Ses recherches lui avaient permis de retrouver ses origines dont le nom était répandu à Faverges et Saint-Ferréol.

Il a identifié un ancêtre parti à Gogney (Meurthe-et-Moselle) pratiquer le métier de colporteur et vendre de la « rouennerie », coton tissé à Rouen. Afin de décrypter des actes très anciens, il s'est rapproché de l'auteur, président du club de généalogie et historien local. Au cours de nombreuses rencontres et par correspondance, ils ont travaillé sur la vie des générations issues de Louis Prévost, châtelain et chirurgien de Faverges, fils de Laurent Prévost originaire de Faverges, dont un des descendants s'installa à Saint-Ferréol,avant de rejoindre la Lorraine.

Le patronyme Prévost est attesté depuis la gabelle de 1561, il qualifie la charge de magistrat missionné pour rendre la justice de proximité. Les deux chercheurs ont trouvé des ancêtres chirurgiens, châtelains, notaires, cultivateurs ... Bertrand Prévot a également profité de sa venue à Faverges pour revoir les lieux où évoluaient ses ancêtres afin de s'imprégner de ce que pouvait être leur vie et mettre ses pas dans les leurs.

Le lecteur pourra trouver des analogies avec la vie de ses propres ancêtres, dont certains sont évoqués dans l'ouvrage, effectuer les mêmes recherches et s'en inspirer pour bâtir la trame de son histoire familiale. Un bel exemple d'utilisation des archives départementales, communales et familiales.

Commande  (21€ l'un)  pour livraison (dépôt à l'Office de Tourisme des Sources du lac d'Annecy - Place Marcel Piquand à Faverges).
Local du Club :
salle 101 de la Maison des Associations - Place des Combattants d'AFN (arrière de l'Office de Tourisme).

Pour un envoi postal, ajouter 7,50€ et envoyer règlement à et au nom de : 
Histoire et Patrimoine - 48, chemin de pré la dame - Verchères - 74210- FAVERGES .

 

Dédicace

Un nouvel ouvrage sur l'histoire locale sera dévoilé samedi à l'office de tourisme

L’Association Histoire et Patrimoine des Sources du lac d'Annecy a édité pour les amoureux de l’histoire locale un nouvel ouvrage pour les fêtes de fin d’année. Les habitants des Sources du lac d'Annecy depuis plus de 43 ans bénéficient de ses recherches historiques dans les archives communales et départementales.

Qui sont les Prévost ? Chirurgiens, notaires, châtelain, prieur de Saint-Ferréol, secrétaire de la commune de Faverges, mais aussi cultivateurs, sont les thèmes du livre, résultat des travaux des membres du Club.
Bertrand Prévot, descendant des lointains Prévost de Faverges a rencontré l’auteur Bernard Pajani, historien local et président de l’association. Au cours de nombreuses rencontres et par correspondance, ils ont travaillé à partir des recherches des membres sur la vie des générations issues d’Antoine Prévost, père de 3 enfants en 1561, dont un des descendants s’installa à Saint-Ferréol à la Révolution, avant de rejoindre la Lorraine.
La librairie de l’Association renferme de nombreux ouvrages disponibles à la vente, sur l’histoire et la vie locale, la musique, les pompiers, une famille savoyarde, le bassin favergien, …
Contact 04 50 44 53 76 et 04 50 44 53 27
phila.faverges74@wanadoo.fr
http://phila.faverges74.over-blog.com

Dédicace par l’auteur et président Bernard Pajani le samedi 18 décembre à l’Office de Tourisme des Sources du lac d'Annecy - Place Marcel Piquand, de 9 h à 12 h et de 14 h à 17 h.
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24 novembre 2021 3 24 /11 /novembre /2021 14:00

Les Prévost

Une famille savoyarde, de Faverges à Saint-Ferréol

" Récemment Bertrand Prévot, né en Lorraine, et qui partage sa vie de retraité entre la région parisienne et le Var, est venu découvrir son ascendance de Haute-Savoie. Il a souhaité enrichir sa connais-sance de l'histoire de sa famille pour en rédiger un livre. Ses recherches lui avaient permis de retrouver ses origines dont le nom était répandu à Faverges et Saint-Ferréol.

Il a identifié un ancêtre parti à Gogney (Meurthe-et-Moselle) pratiquer le métier de colporteur et vendre de la « rouennerie », coton tissé à Rouen. Afin de décrypter des actes très anciens, il s'est rapproché de l'auteur, président du club de généalogie et historien local. Au cours de nombreuses rencontres et par correspondance, ils ont travaillé sur la vie des générations issues de Louis Prévost, châtelain et chirurgien de Faverges, fils de Laurent Prévost originaire de Faverges, dont un des descendants s'installa à Saint-Ferréol,avant de rejoindre la Lorraine.

Le patronyme Prévost est attesté depuis la gabelle de 1561, il qualifie la charge de magistrat missionné pour rendre la justice de proximité. Les deux chercheurs ont trouvé des ancêtres chirurgiens, châtelains, notaires, cultivateurs ... Bertrand Prévot a également profité de sa venue à Faverges pour revoir les lieux où évoluaient ses ancêtres afin de s'imprégner de ce que pouvait être leur vie et mettre ses pas dans les leurs.

Le lecteur pourra trouver des analogies avec la vie de ses propres ancêtres, dont certains sont évoqués dans l'ouvrage, effectuer les mêmes recherches et s'en inspirer pour bâtir la trame de son histoire familiale. Un bel exemple d'utilisation des archives départementales, communales et familiales. "

Prochainement, plus d'infos.

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12 octobre 2021 2 12 /10 /octobre /2021 07:28

Que sont les communs fonciers ?

Rappelons que les communs fonciers sont des superficies foncières propres à des usages et gestions diverses. Ils sont répandus en France, Suisse et Italie. Leur inventaire n’est pas précis quant à leur grand nombre. Et leur gestion n’est pas identique. Dans certaines régions, ces terrains sont propriété d’un hameau dont les habitants ont l’usage. Ces communs (aussi appelés sections, communaux ou consorteries) sont gérés par des syndicats, élus les mêmes années que les maires. Le fonctionnement et les budgets sont communiqués aux mairies et aux préfectures. Parfois, les ayants droit bénéficient des forêts par l’affouage, des terrains agricoles ou pâturages sans en assurer la gestion, laissée à la commune.

Un séminaire sur les communs fonciers

Vendredi 8 et samedi 9 octobre, l’Université Savoie Mont Blanc a organisé un séminaire intitulé “Propriétés collectives et communs fonciers : quelle place dans l’action territoriale ?”.

Selon les organisateurs, il s’agissait “non seulement de rappeler l’intérêt des communs mais surtout d’esquisser les pistes pratiques ou juridiques destinées à les faire sortir de l’angle mort de l’action ou des politiques territoriales. Il convient non seulement de travailler à la reconnaissance de certains savoir-faire de la ruralité, mais aussi de penser l’action des communs au-delà ou en complément de celle de l’État et des autres collectivités publiques, là où cela se justifie”.

Ce séminaire a réuni des professeurs, chercheurs et étudiants universitaires. Il faisait suite à une tribune parue dans Le Monde, intitulée “Les communs fonciers peuvent servir de modèle pour relever les défis écologiques” et à un travail de fond de l’USMB. Le collectif a rencontré des représentants de la Section du Couchant, à Faverges-Seythenex, qui est l’exemple d’une gestion respectueuse du droit.

Les travaux ont été coordonnés par Jean-François Joye, (2e à gauche) professeur de droit public à l’Université Savoie Mont Blanc (USMB). Il a accueilli Bruno Berthier, historien du droit et doyen de l’USMB, Gretchen Walters et Olivier Hymas, anthropologues, chercheurs à l’université de Lausanne, Sylvie Duvillard, de l’Université de Grenoble et Roberto Louvin, professeur de droit administratif à l’Université de Trieste. Participaient au colloque des maires de Haute-Savoie, un agriculteur membre d’une section du Massif Central, la présidente Marie-Hélène Legrand et un agriculteur vice-président de l’AFSAC (Association de défense des ayants droit des sections).

Une visite sur le terrain

Vendredi, les échanges se sont tenus à l’USMB, à Chambéry, où Gilles Andrevon, élu local de Faverges-Seythenex et membre référent de la Section du Couchant à l’USMB, en a développé le fonctionnement et les spécificités. Les 900 hectares de foncier englobent ainsi un pâturage loué à un alpagiste, le droit de chasse pour une association et les équipements de la station été/hiver de La Sambuy

Samedi, les participants ont visité la Section du Couchant de Seythenex.

Ils en ont admiré les superbes paysages et découvert l’alpage du Lô de Seythenex, où une famille fait pâturer un troupeau de chèvres et transforme leur lait en fromage.

En conclusion, Jean-François Joye a conforté les participants sur « l’utilité de conserver ces divers communs, importants pour l’avenir et la préservation de l’environnement. Les ayants droit peuvent se structurer et agir sur la propriété collective, s’investir pour sa survie, trouver des arrangements pour dissiper certains malentendus par des informations claires et en participant à la politique locale. Les valeurs changent et évoluent… Les sections participant à la lutte contre la désertification, sont intéressantes pour le tourisme, l’agriculture, l’intégration des populations urbaines et l’entraide locale ».

 

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18 juillet 2015 6 18 /07 /juillet /2015 13:26

L'Eau morte coule à Faverges

Après avoir démontré l'''abus de langage'' qui est le fait d'employer un mot dans une acception inusitée ou critiquée, ou d'employer un mot à la place d'un autre.

Au sens strict, l'utilisation d'un mot pour un autre n'est pas un abus du langage mais une impropriété de termes.

Venons-en aux temps modernes.

Du bas du Villaret, là où se termine la qualité torrentielle du torrent du Saint-Ruph, jusqu'à la sortie de Faverges, où commence la commune de Giez, nous allons suivre ce que nos anciens avaient bien décrit, déjà en 1865, et qu'avait concrétisé Sadi Carnot dans son rapport :

''Le lit de la glière du torrent de Saint-Ruf''.

Toutes les cartes d'état major, toutes les cartes IGN, tous les plans dessinés par les agents communaux ou tous les documents édités à but publicitaire mentionnent le Torrent de Saint-Ruph qui devient l'Eau Morte à partir du hameau du Villaret.

Nos anciens nés dans les années 1930-1940, qui habitaient rue de la Fontaine, l'allée qui mène au boulodrome de la Glière, naissaient « à la Glaire », terminologie employée improprement pour qualifier le lieu proche de la glière du torrent du Saint-Ruph. Il ne vient pas ''à l'esprit normalement développé'' de quiconque de prétendre un seul instant que ces personnes naissaient dans le torrent (!)

Si Constantin et Désormeaux maîtrisaient bien le patois savoyard, ils n'avaient que peu de notion des impropriétés des termes locaux qui avaient transformé les matériaux solides (les galets) en matière liquide (l'eau du torrent). Ils ont converti un barbarisme de termes en ce que l'on qualifie de nos jours un ''abus de langage''. En effet, tout un chacun n'aurait jamais admis que son père ou son oncle eût pu naître dans l'élément liquide qu'est le Torrent du Saint-Ruph, mais bien évidemment dans un lieu au nom particulier, ''La Glaire''.

Comme quoi, à l'évidence, « un égo sur-dimensionné » développe bien « une réflexion limitée » ! Il a fallu qu'un individu intéressé par son commerce touristique en prenne à sa guise comme à son habitude avec la vérité géographique, historique et locale. Encore faudrait-il savoir lire et comprendre lorsqu'on veut copier !

Durant les années 1930, la glière du Torrent de Saint-Ruph se déployait d'une rive à l'autre. Ici, le pont du Lachat qui verra ses piles, pourtant constituées de béton armé, emportées par des crues successives, et qu'il fallut beaucoup plus tard reconstruire sans piles.

Le lit de la glière du torrent de Saint-Ruf s'étire d'un bord à l'autre des rives

Le lit de la glière du torrent de Saint-Ruf s'étire d'un bord à l'autre des rives

A l'amont du boulodrome

La canicule de ce mois de juillet 2015 fait apparaître l'ampleur de cette glière tout au long du torrent du Saint-Ruph qui devient l'Eau Morte.

Dès l'amont du boulodrome, l'altitude du lieu est déjà bien au-dessous des 551 mètres que les géographes et géologues déterminent pour qualifier le caractère torrentiel du torrent du Saint-Ruph. Ici, déjà, celui-ci change d'appellation en devenant l'Eau Morte, et sa glière s'étale sur toute la largeur du lit du torrent :

Aval du pont du Lachat

Dès l'aval du boulodrome, un enrochement de protection du pont du Lachat crée une forte pente qui donne au torrent une force suffisante pour libérer le lit de la glière de ses galets, cailloux et sable, ne laissant subsister que les gros rochers. Le lit se rétrécit :

La glière au pont de Favergettes

Plus bas, en amont du pont de Favergettes, la glière s'étale à nouveau sur toute la largeur du lit du torrent de Saint-Ruph qui est déjà devenu l'Eau Morte, à 512,80 mètres d'altitude :

La longueur de la glière au pont d'Englannaz

Avant le pont d'Englannaz, la longueur de la glière ne laisse planer aucun doute sur l'appellation d'Eau morte qui est donnée au torrent de Saint-Ruph :

À l'aval du Pont d'Englannaz, le lit rétrécit

Mais, à nouveau, au-dessous du pont, l'Eau Morte reprend un débit plus rapide du fait de la pente créée et libère ainsi les galets, graviers et sable qui vont se déposer plus loin, à l'aval. Les bords du ruisseau se couvrent de saules et d'osier qui s'épaississent le long du cours d'eau :

La crue du torrent de Saint-Ruph au lieu-dit la glière (Claude Bandiera - 3 mai 2015)

Eau morte et sa glière à Mercier

Sous Mercier, la Glière de l'Eau Morte atteint la base des arbres et dégrade les parcelles :

Au pont Carrier, renaturation du Saint-Ruph

Au pont Carrier, sur la RD 1508, les artisans de l'entreprise FAMY entreprennent des travaux importants afin de renaturer le Torrent du Saint-Ruph dans sa portion où il est appelé ''Eau Morte'', dans la plaine de Mercier :

Le lit de la glière du torrent de Saint-Ruf

C'est ainsi que

Le lit de la glière du torrent de Saint-Ruf

est en cours de renaturation.

On notera toutefois l'impropriété du terme qui veut exprimer ''rendre naturel le lit de la rivière'', alors que, au contraire, il n'y rien de plus naturel que ''le lit tel qu'il est'', puisqu'il est dans l'état où la nature l'a configuré.

Mais la collectivité doit aussi participer à la protection des habitants et des parcelles cultivables. Alors, il faut parfois la guider dans ses aléas.

Des risbermes -en jaune- sont installées pour la protection des parcelles

Des risbermes ou ''talus de protection'' - en jaune - sont installées afin de protéger les parcelles contiguës de l'impétuosité de l'Eau morte lors des grandes crues du Torrent du Saint-Ruph.

© Bernard Pajani, Historien local et président de "Histoire et Patrimoine des sources du lac d'Annecy – juillet 2015.

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