Origines de la Musique à Faverges : le 1er Corps de Musique
La date de création d'un Corps de Musique à Faverges est difficile à déterminer ; toutefois, elle est bien antérieure à l'annexion de 1860 et date, par conséquent, de l'époque sarde.
Un Corps de musique dans la commune de Faverges s'est constitué antérieurement à l'année 1845 puisque, cette année-là, le Conseil municipal a voté une somme de 200 livres destinée à être employée à la rémunération d'un maître de Musique.
Le 2 juin 1846, un membre du Conseil rappelle cet engagement qui est entériné mais soumis à conditions : les amateurs devront se faire inscrire chez le syndic Henri MOL, s'engager à « se conformer au règlement qui sera dicté à cet effet par le Conseil … et payer une redevance annuelle pour concourir au traitement des maîtres de Musique, lequel engagement devra produire une somme annuelle de 200 à 250 livres ».
Mais les choses ne vont pas si bien que cela est décidé ... et les Conseillers ont parfois leurs humeurs !
Deux années après le premier vote des conseillers, le professeur de Musique Paul CRONELLI se plaint à l'Intendant de la Province de Haute-Savoie de n'avoir pas encore reçu le traitement promis, correspondant à son travail. Et le 2 août 1847, ce dernier intime au Conseil double de la Commune de Faverges, l'ordre d'appliquer sa décision précédente.
Sous la présidence du syndic Henry MOL, le Conseil s'acquitte de cette obligation, d'une manière assez vengeresse, en faisant remarquer dans ses attendus, qu'il n'a « ni invité ni quasi traité en aucun manière avec le Sieur CRONELLI qui ne s'est pas seulement présenté à M. le Syndic lors de son arrivée à Faverges ». Il considère toutefois - de façon assez mesquine - qu'il est de bonne foi et lui accorde « à titre de gratification une somme de 80 livres neuves pour les leçons qu'il a donné à quelques élèves en musique. »On notera avec évidence que le traitement prévu - qui est un dû - s'est transformé en une « gratification » - soit une récompense pour service rendu.
Sans doute pour des raisons de rapports difficiles avec l'autorité municipale, le professeur de Musique ne restera pas en place et les Conseillers devront s'employer à trouver un autre "Maître de Musique".
Nomination d'un maître de Musique : le 2e Corps de Musique
Le 14 novembre 1855, dans l'Hôtel de ville de Faverges, le conseil communal composé des personnes de MM. Maurice BLANC syndic, Jean Antoine DESSUISE, Joseph Jacques CHAPIS, Joseph Bernard GUIGOZ, Charles NEYRET, Claude REVIL, François CALLIGÉ, Claude PRUD'HOMME, Jean Claude DUCRAY, Jacques CHAPELAIN, Jean François RUDIER et Jean François EMIN. Absents MM Jean Claude MUGNIER-SÉRAND, Jules BLANC, François DOUCET, Jean Baptiste BERGER, Charles BAUDÉ, François PATUEL, Jean François COUTIN et Charles Louis CHAPELAIN,
« renouvelle la réorganisation du Corps de musique de cette ville, en votant une somme de 150 livres pour donner quelques leçons aux jeunes gens qui voudraient faire partie de la société philharmonique »
« confie les postulants aux soins de M. MACARIO qui leur a donné assidûment et jusqu'à ce jour des leçons de musique »
constate « que les progrès remarquables faits par les élèves témoignent de l'assiduité, du zèle et de l'aptitude du dit Sieur MACARIO »
« exprime unanimement le désir que l'Administration fit de nouvelles tentatives pour la réorganisation compète de la dite société philharmonique »
nomme le dit Sieur Jacques MACARIO, feu Georges, né à Alexandrie, exerçant déjà les fonctions de Commissaire de police et de valet communal, pour maître de musique, « pour une année avec un traitement de 300 livres payables par trimestre », et qu'il consacrera l'après-midi à donner des leçons de musique.
Constat de carence
Dans sa séance du 22 mai 1857, le président du Conseil communal de Faverges, M. François CALLIGÉ expose au Conseil
« que le Corps de musique organisé il y a à peine 18 mois aux frais de la commune qui continuait à payer le Professeur et à fournir la salle pour les leçons et les répétitions, était loin de répondre aux espérances qu'on était en droit de concevoir à sa naissance »
« que par suite de l'inobservance du règlement …, le relâchement et le désordre s'étaient introduits dans ses rangs, à tel point que le nombre des élèves qui était au début de 25 se trouvait réduit à plus de moitié »
Réorganisation du Corps de musique
Le Conseil communal déclare
« qu'il est urgent de rétablir ce Corps sur des bases plus solides en exigeant de ses membres un engagement et des garanties et d'en limiter le nombre au strict nécessaire »
Il limité le nombre des membres à 17 et nomme une commission composée de MM. BAUDÉ, CALLIGÉ, CHAPIS et GUIGOZ qu'il charge de prendre les mesures nécessaires pour assurer son existence et le rendre propre à atteindre les résultats « qu'on s'était proposé en le créant »
Restitution des instruments de musique
Pour faire suite à la démission des membres du corps de musique, le conseil communal de Faverges a sommé ses membres de restituer les instruments de musique provenant de subsides communaux ou de souscriptions volontaires. Mais la sommation est restée sans réponse, les détenteurs se sont refusé à le faire par les voies amiables.
Le conseil communal de Faverges, dans sa séance du 29 mai 1857, a engagé une poursuite à l'encontre de Théophile EXERTIER, chef de l'ancien corps de musique pour qu'il « ait à déclarer si les instruments dont sont détenteurs les anciens membres de ce corps, ont été acheté avec de l'argent à eux appartenant, ou provenant de souscription publique, comme on ne cesse de le répéter chaque jour. »
Le 27 août suivant, Louis Joachim LAZARY, huissier attaché à la juridiction du mandement de Faverges, requis par le premier vice-syndic François CALLIGÉ, se rend au domicile du défendeur pour le citer à comparaître.
Le 29 août 1857, le Sieur Théophile EXERTIER comparait devant Jean Claude SÉRAND, lieutenant juge du mandement de Faverges pour répondre aux questions que se pose la commune de Faverges au sujet des anciens instruments dont sont détenteurs les anciens membres du corps de musique.
La commune argue du fait que les instruments ont été achetés par elle-même tandis que les musiciens prétendent qu'ils l'ont été de leur argent ou de souscription publique. Dans ce dernier cas, la commune demande que l'ancien chef de musique soit condamné à « restituer ces instruments à l'administration communale ou à lui en payer la valeur fixée approximativement à trois cents livres ».
« Le défendeur déclare qu'à sa connaissance il n'existe plus qu'un seul instrument de musique, provenant d'une ancienne souscription et qui n'est pas encore à ce jour restitué à l'administration communale, que cet instrument est un cor ordinaire et qui est entre les mains du nommé Jean Baptiste BARDET Père. »
La commune refuse d'engager toute action à l'encontre de la personne dénoncée, prétextant qu'il revient au chef de musique de le faire.
Après enquête, il s'avère que la dépense des instruments de musique a été avancée en totalité par M. Maurice BLANC syndic, en date du 9 février 1856 pour un montant de 634 livres pour lequel il a généreusement contribué à hauteur de 250 livres.
Aussi, le 19 décembre 1858, le conseil communal délivre un mandat au montant de 384 livres, en faveur de M. Maurice BLANC, syndic, pour remboursement de ses avances pour l'achat des instruments de musique.
Rétablissement d'une Musique : le 3e Corps de Musique
Le 9 juin 1858, le conseil communal a accepté la demande formulée par le chef de musique, M. ARQUISCHE, sollicitant la fourniture d'un costume pour le maître de musique, le sieur MACARIO, s'élevant à la somme de 36,45 livres.
Le Corps de Musique est dissout
Le 31 mars 1866, la Préfecture de Haute-Savoie interroge toutes les communes du département afin de connaître l'existence ou non des Sociétés relevant des Beaux-Arts dont les sociétés musicales. Pour Faverges, le maire ayant démissionné et les adjoints étant absents, le conseiller Charles BAUDE prend la responsabilité de communiquer au Préfet « qu'il n'existe plus aucune société de Musique » dans la ville.
En 1883, le Ministre de l'Instruction Publique et des Beaux-Arts, alerté par un grand nombre de Sénateurs et de Députés que « le goût des études musicales a pris, en France, dans ces dernières années, un développement considérable par la fondation d'écoles, d'associations symphoniques, d'orphéons et de fanfares » s'impose le devoir de rechercher les moyens propres à le seconder. Dans cette optique, tout en demandant une stricte confidentialité, il sollicite les préfets afin de connaître l'existence, le nombre, la valeur, le montant des dépenses annuelles et les ressources des écoles dignes d'encouragement susceptibles d'exister dans leur département. C'est pourquoi le maire de Faverges Joseph MOLLARD lui répond par courrier daté du 26 janvier de la même année, de façon négative, en ajoutant « la dernière société musicale, dans cette commune, s'est dissoute en mai proche passé (mai 1882) et ne s'est pas encore reconstituée. Il n'y a d'ailleurs dans le budget de cet exercice aucune subvention pour cet objet »
On note toutefois la présence à Faverges d'une « Union musicale des Sapeurs Pompiers et de l'Allobroge » qui est toutefois une société chorale. Mais on ne peut en donner plus de précisions !
(Les recherches sont en cours pour la période de post-annexion 1860-1895)
Rétablissement de la Fanfare : le 4e Corps de Musique
En décembre 1895, la Presse se fait l'écho de la constitution d'un nouveau Corps de Musique sur la commune de Faverges. « Le Conseil municipal, faisant droit à des propositions provenant de l'initiative privée, a voté le rétablissement de la Fanfare, à la seule condition que celle-ci participerait, pour une certaine somme, au traitement du chef de musique. » D'autre part, le Conseil a voté le cours d'adultes.
Le 21 décembre 1895, la fanfare recrute son 45e membre. Elle vient de constituer son bureau, composé comme il suit :
Président : M. GRABER, garde général
Vice-président : M. DUNOYER, directeur des écoles communales
Secrétaire : M. MIÈVRE, instituteur adjoint
Trésorier : M. NEYRET Jean
« Le 4 janvier 1896, la fanfare a nommé une commission de 4 membres chargée de recueillir des souscriptions pour l'achat des instruments. Elle reçoit le meilleur accueil de la population. Plusieurs souscriptions notables ont été versées. Nous regrettons que la modestie de ces souscripteurs ne permette pas de les remercier nommément. » (L'indicateur de la Savoie – Éd. Annecy)
Musique Municipale Faverges 1895
Musique Municipale Faverges 1922
Musique Municipale Faverges 1930
Musique municipale 1930
Musique Municipale Faverges 1935
Musique Municipale Faverges 1937
Fanfare Municipale Faverges 1945
La Fanfare Municipale lors de la Fête du génie - 1956
La Musique municipale en 2007