« En histoire plus qu'ailleurs, la fiabilité des sources est capitale et doit être un des premiers soucis de tout chercheur, si ce n'est son obsession première. À tous les niveaux, tout doit être vérifié. Une erreur peut se glisser partout, dans un commentaire verbal, dans une brochure d'association, dans un compte-rendu d'interview, dans un livre ou une base de données. À tout chercheur, à tout historien de le savoir et de toujours faire preuve de défiance, tant vis-à-vis d'un autre chercheur que d'un acte ou écrit officiel. » ainsi commençait mon dernier article !
Et j'ajoutais que « ce n'est pas parce que l'information se trouve sur Internet ou dans un livre que cette information est garantie ! »
C'est ainsi que notre commune se trouve confrontée à cet énorme problème de vérité historique dans la petite brochure sur Jean Cochet, parue en 2010 mais titrée 2009, sous les plumes de Guy Brassoud et René Faré. Ces deux auteurs ont réalisé un excellent travail de recherches. On ne peut malheureusement pas en dire autant de la partie historique. En page 6, un article prétend qu'il existait au XVIIIe siècle 28 artifices dans la ville, dénombrés précisément, se basant sur des études parues dans des brochures précédentes éditées par les mêmes responsables, mélangeant ainsi aisément les époques, additionnant les artifices tout au long des siècles au fur et à mesure que Robert Tissot les citait. Mais A. P. ne se préoccupe nullement de savoir si ces artifices occupaient la même place et avaient le même propriétaire ou l'un de ses descendants. Il présente en page suivante un plan, copié de celui d'Henri Baud paru en 1990 (mais sans citer son ouvrage contrairement à R.Tissot qui est cité huit fois !)
Henri Baud fait beaucoup d'erreurs que A.P. a tenté de corriger. Celui-ci ajoute quelques artifices, change de place les bâtiments et les dénomme à sa façon, semblant ignorer totalement qu'il s'agit de la Mappe de 1732, et pourtant – ô comble ! - il avise le lecteur que les n° entre parenthèses renvoient aux parcelles de la mappe. Mais il ne distingue plus que 18 artifices alors qu'il en citait 28 ! Étonnant !
Un comparatif avec la mappe elle-même fait apparaître pas moins de vingt erreurs, tant de numéros, d'emplacement d'artifice, de passage du biel, à l'air libre ou non, d'alignement de rues, situant même une tannerie là où se trouvaient les archives communales, et quatre clouteries et un rebattoir à cuivre là où ne s'élevait qu'une masure. En voici un aperçu :
Parcelle 330 : scie et non battoir, foulon ...
Parcelle 1313 : Archives et non tannerie
Parcelle 1314 : Maison communale non tannerie
Parcelle 1347 : Une seule clouterie et non deux
Parcelle 1348 : Église et non chapelle
Parcelle 1982 : moulin et non papeterie
Parcelle 1997 : masure et non battoir
Parcelle 1998 : masure et non chaudronnerie
Parcelle 2020 : masure et non 4 clouteries et rebattoir à cuivre
Les extraits correspondants du Livre des Transports de Faverges sont pourtant clairement lisibles :
Bien évidemment, les repreneurs a posteriori de ces renseignements ne pourront que répéter les mêmes erreurs relevées dans les brochures correspondantes.
Mais ''Peu lui chaut'', au président de cette association, qui fait parfois de la ''gynécologie'' pour clabauder.
En pages 18-19-53 de l'ouvrage, se trouve la généalogie de Jean Cochet, basée sur des travaux ne lui appartenant pas mais qu'il a allègrement manipulés à sa guise, sans offrir de relecture au rédacteur avant impression. La page 19 est un véritable « MASSACRE » de la vie de la famille du personnage étudié. Il lui est plus facile de s'attribuer le travail des auteurs que de faire des recherches qui ne mènent « qu'à ce qui existe déjà ! » a-t-il la prétention d'ajouter. S'il n'est pas chercheur, que fait-il depuis 40 ans ? Cela lui octroierait-il le droit de piller les ouvrages, de copier les photos pour ses expositions ? Une surveillance accrue sera dorénavant exercée sur ses publications. Il a été averti d'ailleurs qu'une plainte serait déposée pour atteinte au Copyright.
Faire de l'histoire, ce n'est pas faire le clown devant un public !
''Prôner l'utilisation de Facebook sous prétexte que Wikipédia comporte des erreurs'' est le choix qu'ont fait ces personnes. Dans ce cas, on se garde bien d'écrire des sujets d'histoire locale afin de ne pas prêter le flanc à la critique, sinon il faut avancer les preuves, avec des sources fiables, et non se citer soi-même.
PS : Le décès de Guy Brassoud, historien social, qui s'était beaucoup impliqué dans les recherches sur Jean Cochet, a empêché la publication de cette petite mise au point, en forme de respect pour sa mémoire.
En outre, dans cet article, les commentaires ont été interdits.
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© Bernard Pajani – juin 2015 - Histoire et Patrimoine des souces du Lac d'Annecy