Afin de donner le goût des cahiers de Sidonie Serand à nos lecteurs, nous publions le sommaire de l'ouvrage de 1250 pages et qui se compose en deux parties.
La première partie commence en 1849 quand Sidonie a 13 ans, et se termine au jour du vote pour l'Annexion, le 22 avril 1860.
Elle comporte 593 pages et le sommaire se situe à la page 595.
Les cahiers de Sidonie
1ère partie
de 1849 à la votation des 22/23 avril 1860
Historique des cahiers de Sidonie page 3
Le caractère de Sidonie Serand page 11
1°) Le cahier ''A'', journal de mes vacances de 1849 page 21
2°) Le cahier ''B'', journal de mes vacances de 1851 page 31
3°) Journal historique. 1851. Genève page 41
4°) Cahier ''C''. Janvier 1854. Sidonie a 18 ans page 51
5°) Cahier ''D''. Avril 1854 page 81
6°) Journal de l'année 1858. Cahier 1. Sidonie a 22 ans page 109
Mercredi 14 juillet 1858 – Planay – Plan Lachat
Mercredi 4 août. La Tournette
Dimanche 15 août. La Balme de Thuy
7°) Les cahiers de Sidonie. Année 1859 page 323
Lundi 18 avril. Départ pour Monthey (Suisse)
Vendredi 29 avril. Uvrier, Sion, Valère et Tourbillon
Dimanche 3 juillet. Musique à la Fontaine
Jeudi 29 septembre. L'Arclosan
8°) Les cahiers de Sidonie. Année 1860 page 533
Samedi 18 février. Bal offert par la ville d'Annecy
Vendredi 13 avril. Visite du sénateur Laity
Dimanche 22 avril. Vote universel
Sommaire de la 1ère partie page 595
Extrait du journal d'une jeune Bourgeoise :
Samedi 18 février 1860. Bal.
" Voilà donc le grand jour arrivé, le bal offert par la ville d'Annecy à Mr le gouverneur Maggi, commencera ce soir à 8 heures. Toute la ville se prépare, il y aura beaucoup de monde. Nous faisons toutes nos commissions dans la matinée, et à midi, nous rentrons pour ne plus nous montrer jusqu'à ce soir. À 2 heures, nous commençons déjà à nous coiffer les unes les autres, et nous n'avons fini qu'à la nuit. Mlle Philomène Mugnier notre modiste, a la complaisance de venir à 4 heures pour nous habiller. Nous soupons avant de commencer cette œuvre importante, puis nous nous mettons à l'ouvrage. La robe de Louise est en tarlatane blanche garnie de trois grands plis, entre chacun desquels il y a une jolie broderie. La Berthe est assortie au reste de la robe, les manches sont courtes. La robe d'Antonie est en tarlatane blanche garnie de 12 volants, ma coiffure est rose, rouge avec du feuillage d'argent. Celle de Louise est en perles blanches et fleurs bleues. En général, nos toilettes sont fraîches et assez jolies. À 8 heures, tout est achevé, Mr Richard nous attend chez Éloi pour nous conduire à l'hôtel-de-ville. Le temps est sec et froid, mais nous ne nous arrêtons pas à cela. Nous voyons déjà de loin la façade illuminée, et des carabiniers à cheval faisant reculer la foule. Le vestibule et la cour seront garnis de glaces et de bougies. L'escalier est orné de fleurs et de lumières, c'est vraiment magnifique. Nous trouvons dans l'antichambre une foule de commissaires en grande tenue qui nous offrent leur bras pour nous introduire. Le vestiaire a d'abord notre première visite, puis Mr Chaumontel avocat me conduit dans le salon, ces autres messieurs conduisent mes sœurs et Maman. Nous sommes placées en face des places réservées pour la famille du Gouverneur. Annette qui est déjà dans la salle vient se mettre à côté de moi. En attendant que les danses commencent, nous avons le temps d'examiner le salon, il est magnifique. Le plafond, les murailles sont tous or et blanc avec quelques tentures rouges. Les lustres sont répandus à profusion et tout illuminés au gaz. Deux belles glaces placées en face l'une de l'autre, reflètent les lumières et les toilettes. Tous les canapés et les fauteuils sont déjà garnis et en remarquant bien, nous reconnaissons Fanny Pichollet, Rosalie de Rochette, Eugénie Collomb, Fanny Serand, Marie Lauvens, Sabine Burnod, Mme Garnier, Mme Richard, les demoiselles Ruphy etc. etc. Enfin, en tout il y a 80 dames. Les toilettes sont toutes très légères et très fraîches. Le rose et le blanc dominent, quelques robes bleues font diversion, mais la nuance la plus goûtée est à mon grand étonnement une robe vert pomme qui fait très bien à la lumière. À 9 heures, on introduit en cérémonie Mme Maggi et sa fille cadette, tout le monde se lève et ces dames saluent très gracieusement. Mr Levet les place sur leur fauteuil et Mme Levet et de Fésigny viennent s'asseoir et causer avec ces dames. Dix minutes après, Mr le Gouverneur et ses deux filles aînées arrivent, après les premiers compliments, la musique joue et la première valse commence. Aussitôt 60 danseuses et autant de cavaliers se mettent sur les rangs, mais les commissaires ne laissent danser que huit ou dix couples à la fois, lesquels après avoir fait deux tours dans le salon, sortent par le corridor où se tient la musique, rentrent dans un autre salon et attendent patiemment que leur tour revienne, ce qui arrive tout au plus deux fois dans une danse. Mais qu'y faire, il faut supporter les désagréments d'un grand bal, puisque nous jouissons de la beauté du coup d’œil. Après la première valse, il y a un assez long intervalle dont nous profitons pour regarder la famille du Gouverneur. Mme Maggi est une grosse dame d'une cinquantaine d'années, très gracieuse et ne sachant pas un mot de français. Elle a une robe de soie bleu foncé garnie de dentelle blanche à la jupe, et au corsage d'une belle guipure blanche. Les deux filles aînées du gouverneur sont bien brunes et pas très belles, la cadette est assez jolie, toutes trois sont très gracieuses. Leur toilette est pareille, et d'une simplicité extrême. Leurs robes sont en mousseline blanche à deux jupes, la taille est couverte de velours rose coupé à l'emporte-pièce. Cette espèce de plastron est d'une originalité tout autrichienne, car ces dames sont de Milan. Le milieu du salon est envahi par une armée de cavaliers, quelques-uns viennent nous présenter leurs respects ; de ce nombre se trouvent Mr Arminjon, Mr Pichollet, Mr Jacques Delesmillières, Mr Gaillard, les Messieurs de Roland, Mr Cloppet-Bachollet et quelques autres. Enfin, les danses continuent, mais malgré leur longueur, on peut tout au plus faire deux fois le tour du salon, il y a tant de personnes qui attendent leur tour. L'agrément qu'il y a c'est qu'il est impossible de se fatiguer, et c'est tout au plus si l'on danse assez pour se réchauffer. Nous avons encore assez de bonheur, car nous ne faisons pas tapisserie, grâce aux Messieurs de notre connaissance et à quelques étrangers. Mais nous avons près de nous des dames qui ne peuvent pas en dire autant. À minuit, la musique cesse, les cavaliers disparaissent et l'on apporte des tables devant les dames, pour la collation. C'est vraiment un coup d’œil magnifique de voir toutes ces têtes couvertes de fleurs, cette double guirlande de robes bleues, roses, blanches, rouges, vertes, noires, tout autour de la salle. La gaieté n'est pas bruyante, car l'étiquette est toujours là, mais cependant tout le monde est content. Les commissaires, tous Messieurs d'un certain rang et d'un âge respectable, se multiplient pour servir les dames ; ce sont eux qui versent le vin de Champagne, car on n'en boit pas d'autres. Chaque table est munie de quatre couverts, d'une assiette de galantine, d'une assiette de pâté froid, de huit petits pâtés chauds, d'un poulet découpé, et de glaces au citron. C'est plus qu'il n'en faut pour l'appétit des dames, cependant nous avons quelques voisines qui y font honneur, et auxquelles les commissaires ont fort à faire à verser le champagne.
À 1 heure du matin, tout est fini, les tables disparaissent avec le même mystère qui a présidé à leur arrivée, le salon est lestement nettoyé, et pendant ce temps les dames se promènent dans le corridor. Peu à peu, les musiciens reparaissent, les cavaliers rentrent par toutes les portes à la fois, et les danses reprennent avec plus d'ardeur. Enfin, à 6 heures ½ du matin, l'on pense à s'en aller ; le vestiaire est assailli et chacun remporte de cette cohue son manteau ou son châle, et s'en va bien vite pour débarrasser la place. Nous attendons patiemment que notre tour arrive et quand à grand-peine nous avons rassemblé toutes nos hardes, nous descendons aussi, avec Mr Mme Richard, Fanny Serand et Éloi, Fanny Pichollet et son frère qui m'offre son bras jusqu'à la maison. Il est grand jour quand nous arrivons chez la tante Fanchette, mais cela n'empêche pas que nous nous couchons immédiatement dans de bons lits chauds, d'où nous ne sortons qu'à midi sonnant. "
La seconde partie des cahiers de Sidonie Serand reprend le dimanche, jour du vote pour l'Annexion, le 23 avril 1860, et se termine par ses derniers écrits avant sa mort en juillet 1863.
Elle comporte 643 pages et le sommaire se situe à la page 1239.
Suivent les généalogies ascendante et descendante de la famille de Sidonie SERAND
Les cahiers de Sidonie
2ème partie
des 22/23 avril 1860 à sa mort
Année 1860. Dimanche 22 avril. Vote universel page 591
Jeudi 14 juin. Annexion officielle à la France
Dimanche 1er juillet 1860. Fête des pompiers de Talloires
Mercredi 18 juillet. Jour de l'éclipse
Mercredi 29 août. Arrivée de l'empereur
Dimanche 9 septembre. Tamié
9°) Les cahiers de Sidonie. Année 1861 page 741
Dimanche 20 janvier. Élections
Mardi 12 février. Carnaval
Dimanche 15 septembre. La tante Fanchette rend l'âme
Dimanche 29 septembre. La Couronne de Savoie
Mercredi 9 octobre. La mine d'Entrevernes
Jeudi 12 décembre. Demande en mariage d'Éloi Serand
10°) Les cahiers de Sidonie. Année 1862 page 945
Jeudi 27 février. Mariage d'Éloi Serand
Mercredi 4 juin. Foire
Lundi 23 juin. Une marmelade de cerises
Dimanche 13 juillet. Tamié
Jeudi 17 juillet. La Forclaz
Samedi 26 juillet. Promenade à Marlens
Mardi 26 août. Genève
Mercredi 27 août. Monthey
Lundi 1er septembre 1862. Saint-Maurice et ND du Scex
Vendredi 5 septembre. Uvrier
Samedi 6 septembre. Sion et Valère
Lundi 8 septembre. Nativité de la Sainte Vierge
Dimanche 14 septembre. Bex
Lundi 15 septembre. Champéry
Vendredi 26 septembre. Retour à Faverges
Lundi 29 septembre. Concours agricole
Lundi 8 décembre. Immaculée Conception
11°) Les cahiers de Sidonie. Année 1863 page 1151
Vendredi 13 mars. Les premiers signes de la maladie
Mardi 21 avril. Les derniers écrits de Sidonie
Annexe : Généalogie de la famille Serand page 1203 à 1231
Extrait du journal d'une jeune Bourgeoise :
Dimanche 31 août 1862. Au couvent des Bénédictines.
" Nous allons à la grand-messe où nous entendons l'harmonium puis entre la messe et le dîner, nous faisons comme les indigènes, nous nous pavanons en haut et en bas dans la rue et sur la place. Les chapeaux valaisans se croisent en tous sens et nous font ouvrir des yeux plus ou moins émerveillés. Le Grand-Papa se promène avec nous, le parisien Edmond nous rejoint aussi et nous faisons le tour du château.
La tante Henriette nous attend à dîner, nous, les trois voyageuses et la tante Baud. Le Grand-Papa préside à table et se montre parfaitement tranquille.
Après dîner, Léontine et Léonie nous rejoignent pour la promenade, nous allons d'abord à la gare pour voir passer le train, puis à Colombey au couvent des bénédictines. Les bonnes religieuses chantaient leurs Vêpres, dans une chapelle antique et cachées par des grilles et des rideaux, mais quelques-unes d'entre nous font tant avec les mains et les ombrelles, qu'elles parviennent à soulever le rideau, et nous pouvons voir le chœur où ces dames sont réunies pour chanter leur office. Les plus anciennes, c'est-à-dire les sœurs professes ont des robes blanches, de longs scapulaires noirs et des voiles noirs. Les novices sont habillées de noir avec des voiles blancs. Rien ne peut donner une idée de la solitude de ce lieu, de la tristesse de leur chant ; nous restons longtemps à les voir et à les entendre et nous sortons de la chapelle le cœur plein de mélancolie.
Nous faisons le tour des bâtiments pour entrer au parloir où les tantes veulent voir sœur Cécile bonne vieille religieuse qu'elles connaissent. Le parloir est encore plus triste que tout le reste, c'est une chambre partagée en long par deux affreuses grilles noires, dont les murailles sont tapissées de menaces pour les filles du monde, d'épithètes injurieuses contre la beauté et de réflexions lugubres sur les choses de la terre.
Sœur Cécile passe sa main amaigrie à travers les grilles et nous la serre à toutes, en causant gracieusement avec nous. Puis, comme il doit y avoir dans quelques jours une cérémonie où l'on fera deux religieuses, elle nous promet de nous le faire dire, pour que nous puissions y assister.
Après cela, nous quittons le couvent, en causant de ces pauvres filles qui n'ont ni classes à faire, ni malades à soigner et dont la seule occupation consiste dans la prière et la méditation.
En revenant à Monthey, nous allons pour voir Mme Trottet, mais elle n'y est pas, nous ne trouvons que Mr Amilcar qui nous conduit au jardin et nous fait voir les alentours de leur nouvelle habitation, car eux aussi ont changé d'appartement. Ils sont dans une espèce de vieux château ou ancienne maison de nobles, et ils ont bien plus d'aisance et d'agrément que dans leur maison d'autrefois.
Mr Amilcar revient chez la tante Baud avec nous jusqu'au moment du souper, puis il revient ensuite avec toute la famille et nous causons gaiement jusqu'à 11 heures. Avant de nous coucher, la tante Baud qui nous gâte, veut absolument nous faire un grog, boisson que nous ne connaissions pas encore. "
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